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Monsieur Mohammed BOUSSAID, Ministre de l’Economie et des Finances au Club de l’Economiste

12/01/2016
Monsieur Mohammed BOUSSAID,  Ministre de l’Economie et des Finances au Club de l’Economiste

« Les nouveaux moteurs de croissance en bon état de marche; la contribution des activités non agricoles s’élèverait à 3,7% cette année et le PIB franchirait le cap de 1000 milliards de dirhams ». Telles sont les déclarations phares faites, le vendredi  08  janvier 2106 à Casablanca, par Monsieur Mohammed BOUSSAID, Ministre de l’Economie.

Monsieur BOUSSAID qui était l’invité du Club de l’Economiste a donné son point de vue sur nombre de sujets stratégiques pour l’économie nationale. Mais au préalable, il a précisé que le Gouvernement aborde l’année 2016 avec sérénité et maintient sa prévision de croissance à 3%. Pour ce qui est des équilibres macro-économiques, il estime que d’importants progrès ont été réalisés, puisque le déficit budgétaire qui dépassait 7% du PIB en 2012 a été ramené sous la barre de 4% en 2015. Quant aux réserves de changes, il a annoncé que le Maroc dispose désormais de réserves pouvant assurer la couverture de 7 mois d’importation  contre  moins de 4 mois en 212.

Croissance et emploi

La corrélation entre la croissance et l’emploi a été un des points importants débattu lors du Club de l’Economiste. Partant du constat que la croissance au Maroc n’est pas créatrice de l’emploi, Monsieur BOUSSAID a expliqué que cette croissance était financé par le déficit budgétaire. « Le pays dispose de beaucoup de marge pour créer des emplois dans des secteurs où l’avantage compétitif est avéré. 

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MEF au Club de l'Economiste

A cet égard, l’ambition de développer le secteur industriel est soutenable », a avancé Monsieur le Ministre e d’ajouter : « Grâce à la stabilité politique et la santé des finances publiques, le Maroc peut devenir à moyen terme, une plateforme de production et d’exportation de produits industriels à forte valeur ajoutée dans les domaines de l’industrie automobile, de l’aéronautique et des équipements annexes ».


Le contrôle fiscal

Abordant le contrôle fiscal, Monsieur BOUSSAID a transmis trois messages clés: Le contrôle fiscal portera sur une vérification documentaire, sa durée sera divisée par deux et le nombre des missions des inspecteurs  connaitra une hausse.  Monsieur le Ministre a également précisé que l’Administration fiscale ne contrôle que 2 à 3% de l’ensemble des entreprises formelles et qu’elle avait mis en place une application électronique pour procéder à des contrôles ciblés. Il a également annoncé qu’à partir de 2017, toutes les entreprises seront contrôlées grâce à la généralisation de la dématérialisation  des déclarations fiscales  et des paiements.

Intérêts moratoires et mesures antidumping.

Le Club de l’Economiste a été une occasion pour le Ministre de l’Economie et des Finances d’inviter les entreprises à réclamer les intérêts moratoires prévus par la loi résultant du phénomène des retards de paiement. Il a par la même annoncé, le lancement prochain d’une batterie de mesures sur le plan législatif pour contrecarrer ce phénomène. Par ailleurs, Monsieur le Ministre s’est montré contre toute implication directe de l’Etat dans les entreprises en difficultés et reste favorable à la mise en place de mesures de sauvegarde pour protéger l’économie, conformément aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce.  

Le taux de réalisation des investissements

Le taux de réalisation des investissements est en amélioration. Il a dépassé 70 % en 2015 contre  68% en 2014 et 65% en 2013. « Durant les prochaines années, le taux d’émission des investissements devrait continuer à s’améliorer. Car la loi organique des finances et la programmation pluriannuelle sur 3 ans garantissent plus de visibilité sur l’enveloppe budgétaire pour les différents départements ministériels », a-t-on précisé. 
 
Le cas de SAMIR

Monsieur le Ministre a affirmé que l’Etat est au stade de l’observation pour le cas de la SAMIR et réagit comme n’importe quel créancier. En précisant que l’Etat a toujours accompagné cette entité, il a précisé que SAMIR n’a pas respecté son engagement d’augmenter le capital, ni celui de payer les créances dues à la douane. « Cette entreprise a besoin de fonds propres et les actionnaires s’y ont engagé. Nous leur demandons de respecter leurs engagements », a déclaré Monsieur le Ministre qui par la même,  a affirmé que le Maroc a besoin d’une industrie du raffinage, considérée comme étant l’outil incontournable pour sécuriser l’approvisionnement.  

La Bourse de Casablanca

La démutualisation qui ouvre le tour de table de la société gestionnaire du marché aux banques, aux assureurs, à la CDG et à  Casablanca Finance City Autorité, a été également évoquée lors de cette rencontre. Pour Monsieur BOUSSAID, l’enjeu est de rendre le marché boursier plus attractif et compétitif mais aussi de rétablir sa crédibilité. « Nous ne pouvons pas avoir une place avec un PER de 16 alors qu’il est entre 8 et 9 en moyenne sur les marchés concurrents », a dit Monsieur le Ministre en soulignant que ces conditions de marché sont des freins à l’investissement étrangers. La mise à niveau du contrôle du marché est un autre chantier qui préoccupe les autorités compétentes. Avant même l’installation de l’AMMC, le Ministère de l’Economie et des Finances prépare de nouveaux textes pour renforcer le dispositif de sanctions. Les infractions seront requalifiées et les montants des amendes seront révisés à la lumière des pratiques à l’étranger. 

Endettement

Le niveau d’endettement devrait atteindre 60% du PIB en 2020. La raison est que le Maroc dispose encore d’une marge de manœuvre surtout après les réalisations de 2015. « Ce qui est rassurant. Nous avons réussi à marquer une rupture avec la hausse disproportionnée et affolante de la dette des exercices précédentes », a affirmé Monsieur BOUSSAID. 

Conséquence d’une politique budgétaire consacrée principalement au financement des dépenses de fonctionnement, ce qui selon Monsieur le Ministre n’était pas judicieux, le niveau d’endettement a attient des seuils astronomiques notamment en 2012 et 2013. 

Monsieur BOUSSAID a rappelé à cet effet, les dispositions prévues par la nouvelle Loi Organique des Lois de Finances, qui imposent l’utilisation exclusive de la dette pour le financement des dépenses d’investissement. « Le texte vise à renforcer le contrôle parlementaire sur les finances publiques qui ont fini par se redresser », a-t-on avancé.