"Le progrès rapide dans le
numérique, l'intelligence artificielle et les technologies vitales,
élément majeur de la 4è révolution industrielle, offrent d'importantes
opportunités pour renforcer la transformation économique et sociale", a
dit M. Benchaâboun, également président du conseil des gouverneurs de la
Banque islamique de développement (BID) lors de l'ouverture de la 44è
réunion annuelle de cette institution.
Il a, à cet égard, noté
que ce progrès soulève des difficultés en matière de développement des
compétences et suscite des préoccupations quant à la destruction des
emplois et à l'aggravation des disparités internes.
Parallèlement, M. Benchaâboun a souligné l'importance accrue des marchés
émergents dans l'économie mondiale, précisant que leur part dans le PIB
mondial est passée de 37% en 1990 à 59% en 2018 et ce, grâce aux
efforts de plusieurs pays asiatiques, principalement la Chine et l'Inde.
Il a, dans ce sens, relevé que l'expérience de ces deux pays, ainsi que
celles d'États membres de la BID, dont la Malaisie, l'Indonésie et la
Turquie, font ressortir que la transformation industrielle est une
solution pour trouver des moyens économiques de vaste échelle et
améliorer le niveau de vie de la population.
Cette
transformation, a ajouté le ministre, est tributaire de conditions
favorables à un environnement de commerce compétitif et de la promotion
de l'investissement local et étranger, se félicitant, à cet effet, du
nouveau modèle de participation adopté par la BID, lequel repose sur les
chaînes de valeur mondiales.
M. Benchaâboun a ainsi fait part de
sa satisfaction vis-à-vis de ce modèle, dont l'exécution a démarré par
l'élaboration d'une nouvelle série de stratégies de partenariat, en
particulier avec le Maroc et le Gabon.
Il a, en outre, mis
l'accent sur la nécessité de renforcer le commerce et l'investissement
entre les États membres de la BID afin de gagner davantage de parts dans
les chaînes de valeur mondiales stratégiques et de créer de l'emploi en
faveur des jeunes.
Par ailleurs, le ministre a noté que la
précarité et les conflits constituent les principales menaces aux
capacités de plusieurs pays pour la réalisation des objectifs de
développement durable (ODD) à l'horizon 2030.
Avec l'avènement de
2030, a-t-il poursuivi, environ 80% des populations les plus pauvres à
travers le monde pourraient basculer dans la précarité (dont la moitié
issue de pays membres de la BID.
M. Benchaâboun a aussi indiqué
que les changements climatiques et les désastres naturels engendrent des
dégâts matériels et humains, faisant observer que l'incapacité à
atténuer les effets de ces phénomènes pourraient mettre en péril les
acquis en matière d'atténuation de
la pauvreté, de l'amélioration de la santé et du renforcement du progrès de l'ensemble des États membres de la BID.
"A ces défis s'ajoutent également les problèmes structuraux de nos
économies fondées sur l'exportation des matières premières, ce qui nous
expose aux effets néfastes de la volatilité des prix sur les marchés
mondiaux et de la macroéconomie" et sur le recours aux financements
extérieurs en particulier l'endettement, ce qui limitent la marge
financière et entravent nos capacités à l'investissement, a-t-il ajouté.
Toutefois, a-t-il souligné, l'abondance des ressources naturelles dont
la terre et les énergies renouvelables, qui revêtent une dimension
stratégique dans un contexte mondial marqué par l'accroissement
exponentiel et continu de la démographie et la consommation excessive
des ressources des différents écosystèmes, ainsi que la richesse de la
jeunesse, qui nécessite une formation adéquate notamment avec le marché
du travail et le climat des affaires, présentent de bonnes opportunités
pour résoudre les problèmes pré-cités. Organisée du 03 au 06 avril
courant sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, la 44è réunion
annuelle du Groupe de la Banque Islamique de Développement traite de la
thématique de "la transformation dans un monde en mouvement: un
cheminement vers les Objectifs Durables de Développement".
Cette
thématique incarne la nouvelle stratégie portée par la banque pour la
réalisation des ODD. A cet effet, seront décortiqués les quatre piliers
essentiels du plan quinquennal de la BID, à savoir "les partenariats
public-privé", "la science, la technologie et l'innovation", "la chaîne
de valeurs mondiale" et "la finance Islamique".