Détail de l'actualité

« Smart city» : quels enjeux pour les finances locales ? sujet de la conférence –débat organisée à la TGR, samedi 08 décembre 2018

08/12/2018
« Smart city» : quels enjeux pour les finances locales ?  sujet de la conférence –débat organisée à la TGR, samedi 08 décembre 2018

​ La conférence –débat co-organisée par le Ministère de l'Economie et des Finances, Fondafip et l’Association Internationale de finances Publiques avec le soutien de la Revue Française des finances Publiques, a été un espace d’échange entre des intervenants du monde de la recherche, des responsables de finances Publiques, de collectivités locales et des experts techniques…

Le thème de la conférence a été abordé en deux volets : (i) Le numérique, épine dorsale des territoires intelligents et (ii) Quels dispositifs financiers des smart cities ?, avec un retour d’expérience où ont été exposées les expériences du « cluster smart city de Casablanca » et « la communauté d’agglomération Plaine commune Grand-Paris ».

Thème d’actualité dont les réponses ne sont pas déterminées au préalable mais encore en réflexion, lance de prime abord, M. Michel Bouvier, Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon –Sorbonne, Président de FONDAFIP et Directeur de la Revue des Finances Publiques.

Aborder ce sujet, se sont accordé à dire les différents intervenants lors de cette conférence -débat, passe par la compréhension du concept « Smart city ». Traduit en français « Ville intelligente » parait réductible et centré sur la technologie. Il semble ne pas prendre en compte le rôle essentiel des femmes et des hommes, des citoyens qui ne sont pas seulement des clients ou des usagers. Il s’agirait plutôt de « territoire intelligent ».

« Territoire » car on ne doit pas se limiter à la ville. Les territoires ruraux doivent être intégrés.

Ensuite « intelligents » car il s’agit de considérer toutes les intelligences locales : des citoyens, de la collectivité́, des associations, des entreprises, des partenaires institutionnels …

Les « Territoires intelligents » sont des territoires/villes qui utilisent les nouvelles technologies pour offrir de nouveaux services et se moderniser tout en mettant en place des projets qui recouvrent des dimensions aussi diverses que la mobilité, l’environnement, le citoyen, la gouvernance, la vie au quotidien et l’économie.

L’importance du sujet trouve racine dans l’accélération de l’urbanisation dans le monde. Selon une étude de l’ONU, les villes accueilleront prés de 70% de la population en 2050. Ce qui impose une nouvelle gestion des villes, des services publics (santé, transport, déchets, lutte contre la délinquance,...). Parallèlement, à l’accélération des progrès technologiques, à l’accroissement de la connectivité́ avec de nouveaux réseaux (4 et 5 G, fibre...) et de nouveaux outils (Smartphones, objets connectés...), au développement de l’intelligence artificielle, à la multiplication des plates-formes qui rendent les services rendus plus simples et plus accessibles.

Dans ce contexte, la pression devient de plus en plus forte sur les autorités locales qui doivent mettre en place des infrastructures durables et répondre aux attentes divers et multiples des citoyens en intégrant le numérique.

Quelle démarche adopter ? S’agit-il de : (i) attirer de nouveaux investissements ? (ii) assurer la mobilité aux citoyens ? (iii) investir plus dans les services publics ?, (iv) tenir compte des caractéristiques aspécifiques de tous les acteurs, populations, administrations, partenaires…? Ou (v) créer de nouveaux territoires ?

Les réponses ne sont pas toutes prêtes et il n’y a pas un modèle à transposer, note-t-on lors des interventions. Le développement de territoires intelligents est conditionné par (i) l’appropriation du dispositif numérique par tous les acteurs, (ii) la mise en place du bon mode de gouvernance et (iii) la disponibilité des financements nécessaires.

En effet, il s’agit d’un basculement vers un nouvel modèle de société solidaire, collaborative, contributive, complémentaire, inclusive et créative. Ce qui exige un mode de gouvernance qui prévaut une « responsabilisation active » des citoyens et qui permet de sortir des politiques de silo vers une « réelle transversalité ».

L’approche à adopter est une approche systémique globale qui tient compte de l’écosystème et des interactions. Il faudrait penser local et global et donner une place à chaque citoyen, sans fracture sociale ou numérique en le mettant au cœur des projets. Chaque service pourrait être construit de manière collaborative associant, le politique, l’associatif, l’institutionnel et le citoyen. Construire un éco- système permet de considérer l’ensemble des paramètres existant en vérifiant par l’expérimentation que le service répond aux attentes et l’améliorer éventuellement.

Pour ce faire, il y a lieu de partir de l’existant et du traitement de la mine d’informations disponibles, actuellement, à tous les niveaux et chez tous les acteurs (au niveau des administrations, des opérateurs de télécommunications, des banques,…). Ce traitement permettra la connaissance des habitudes et des préférences des citoyens. Ainsi, la possibilité de la transformation de ces données en services et leur adaptation en temps réels pour une meilleure qualité (Gérer la mobilité, les manifestations culturels, l’électricité, la sécurité,..), il permettra également de passer à un modèle de vivre ensemble différent.

Il faut organiser la remonter d’informations, développer l’interconnections entre les acteurs, principalement entre les opérateurs publics et privés, et valoriser les informations disponibles toute en garantissant leur protection.

Toutefois, des contraintes sont à dépasser : (i) un cadre juridique qu’il y a lieu de mettre en place ; (ii) une faible diffusion de la culture numérique au sein des collectivités locales qu’il faudrait développer ; (iii) un financement qu’il faudrait trouver en ne se limitant pas seulement aux subventions de l’Etat.

Des suggestions ont émergé lors des interventions de cette matinée du 08 décembre 2018, à savoir : (i) la réforme en profondeur de la fiscalité ; (ii) l’incitation du secteur privé à investir dans ce domaine nouveau; (iii) la mise en place de Partenariat Public-Privé avec; (iv) la mutualisation ; (v) la valorisation des données disponibles au niveau des pouvoirs publics tout en garantissant leur protection ; (vi) le développement de partenariat public privé.

Les deux expériences exposées au cours de la conférence : « cluster smart city de Casablanca » et « la communauté d’agglomération Plaine commune Grand-Paris », étaient une illustration de l’orientation vers les smart- cities.

Programme de la conférence-débat

img1 

img1